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Les biais cognitifs, ces filtres invisibles

Les biais cognitifs sont comme des lunettes teintées que nous portons sans nous en rendre compte. Ils modifient subtilement notre perception de la réalité et influencent nos choix, nos décisions, et même notre manière d’apprendre. Ils agissent comme des raccourcis mentaux automatiques, parfois utiles, mais souvent trompeurs. Dans le contexte de l’apprentissage et de la performance, ces biais peuvent être des obstacles redoutables. Ils nous poussent à éviter certaines expériences, à surestimer nos compétences ou encore à rester enfermés dans des schémas familiers mais inefficaces. Comprendre ces mécanismes est une première étape essentielle pour reprendre le contrôle et maximiser son potentiel.

Comprendre les biais cognitifs pour mieux les identifier

 

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

 

Un biais cognitif est un schéma de pensée automatique qui déforme notre manière d’interpréter la réalité. Ces raccourcis mentaux, que notre cerveau utilise pour traiter rapidement une grande quantité d’informations, influencent nos décisions et nos jugements sans que nous en ayons conscience.

 

Par exemple, le biais de confirmation nous pousse à rechercher des informations qui confortent nos croyances existantes, au détriment de données contradictoires. Un autre exemple est l’effet Dunning-Kruger, qui conduit des individus à surestimer leurs compétences dans des domaines qu’ils maîtrisent peu.

 

Ces mécanismes sont profondément enracinés dans notre cerveau et jouent un rôle majeur dans nos choix quotidiens.

 

 

Pourquoi notre cerveau utilise-t-il ces biais ?

 

Les biais cognitifs ne sont pas le fruit du hasard : ils ont une utilité fondamentale.

 

Historiquement, ils permettaient à nos ancêtres de prendre des décisions rapides dans des situations de survie. Face à un danger imminent, il était plus efficace de se fier à des heuristiques (règles simples) qu’à des analyses complexes.

 

Cependant, dans notre monde moderne, ces mécanismes peuvent devenir des entraves, notamment dans des contextes qui demandent une réflexion approfondie, comme l’apprentissage ou la gestion de la performance. Ils simplifient à outrance des situations complexes, ce qui peut nous amener à des erreurs ou à des comportements limitants.

Les biais cognitifs qui freinent l’apprentissage

 

Le biais de confirmation

 

Le biais de confirmation nous pousse à sélectionner uniquement les informations qui confirment nos croyances, tout en ignorant celles qui les remettent en question. Dans le cadre de l’apprentissage, cela peut limiter l’ouverture d’esprit et réduire l’efficacité des efforts pour acquérir de nouvelles compétences.

 

Par exemple, un coach pourrait être tenté de s’appuyer exclusivement sur des méthodes qu’il considère comme efficaces, sans explorer d’autres approches. Ce biais freine l’innovation et peut empêcher de découvrir des techniques mieux adaptées à certaines situations.

 

 

L’effet de familiarité

 

L’effet de familiarité nous incite à privilégier ce que nous connaissons déjà, car cela procure une sensation de sécurité et de contrôle. Cette tendance peut freiner l’adoption de nouvelles méthodes ou l’expérimentation d’outils innovants.

 

Dans un programme d’apprentissage, une personne pourrait par exemple s’accrocher à ses habitudes anciennes, même si elles ne produisent pas de résultats probants. Le courage de sortir de sa zone de confort est alors nécessaire pour progresser.

 

 

Le biais de négativité

 

Le biais de négativité nous pousse à accorder plus d’importance aux expériences négatives qu’aux positives. Dans l’apprentissage, cela se traduit par une focalisation excessive sur les erreurs ou les échecs, ce qui peut éroder la confiance en soi et démotiver.

 

Un coach qui remarque uniquement les points faibles de ses clients risque de passer à côté de leurs forces et de leurs progrès. Il est crucial d’équilibrer l’analyse pour maintenir une perspective constructive et motivante.

 

 

L’illusion de compétence

 

L’illusion de compétence nous amène à croire que nous maîtrisons une tâche ou une connaissance, alors que ce n’est pas réellement le cas. Cela peut se produire lorsque l’on confond familiarité avec une information et réelle compréhension.

 

Dans un contexte d’apprentissage, cela pourrait conduire une personne à négliger les révisions ou les pratiques approfondies, pensant à tort qu’elle a tout assimilé. Cet excès de confiance peut freiner la progression et limiter la performance.

Prendre conscience des biais cognitifs

 

Développer la métacognition

 

La métacognition, ou la capacité à "penser à ses pensées", est une compétence clé pour identifier et contrer les biais cognitifs. Elle permet de prendre du recul et d’analyser les schémas mentaux qui influencent nos choix. En pratiquant la métacognition, un coach ou un apprenant peut mieux comprendre ses automatismes, repérer les moments où il se laisse guider par un biais, et réajuster sa réflexion pour prendre des décisions plus éclairées.

 

 

Utiliser des stratégies concrètes

 

Pour dépasser les biais cognitifs, il existe des outils simples et efficaces :

  • poser des questions inversées pour explorer des perspectives opposées,
  • confronter ses idées à des opinions divergentes,
  • tenir un journal d’apprentissage pour observer l’évolution de ses croyances et comportements.

 

Ces stratégies permettent de créer un espace de réflexion et d’action, réduisant l’influence des automatismes mentaux.

 

 

S’entourer et demander du feedback

 

Un environnement social bienveillant est un allié précieux pour dépasser ses biais cognitifs. Demander des retours constructifs à des collègues, mentors ou pairs peut révéler des angles morts que l’on ne perçoit pas soi-même.

 

Un coach, par exemple, peut bénéficier d’un échange régulier avec d’autres professionnels pour enrichir ses approches et déjouer ses propres biais. Cette démarche encourage l’apprentissage collaboratif et l’évolution continue.

Les biais cognitifs vus à travers le prisme de la PNL

 

La PNL comme outil de déconstruction des biais

 

La Programmation Neuro-Linguistique (PNL) propose des outils puissants pour identifier et reprogrammer les schémas mentaux limitants. En travaillant sur le langage, les émotions et les représentations internes, la PNL aide à neutraliser les biais cognitifs qui freinent l’apprentissage et la performance.

 

Par exemple, le recadrage permet de transformer une perception négative en opportunité, tandis que l’ancrage émotionnel peut renforcer la confiance en soi face aux défis. Ces techniques rendent les biais cognitifs plus visibles et malléables, facilitant leur dépassement.

 

 

Favoriser une meilleure communication avec soi-même et les autres

 

La PNL ne se limite pas à la gestion des biais individuels : elle permet également d’améliorer la qualité des interactions avec autrui. En prenant conscience des biais qui influencent nos échanges, on peut ajuster son langage et ses comportements pour favoriser une communication plus authentique et constructive.

 

Pour un coach, cela signifie mieux comprendre les schémas mentaux de ses clients et les accompagner efficacement dans leur progression. La PNL devient alors un outil clé pour maximiser l’apprentissage et la performance.

Les biais cognitifs font partie intégrante de notre fonctionnement mental, mais ils ne doivent pas devenir des obstacles insurmontables. En apprenant à les identifier et à les gérer, il est possible de libérer son potentiel et de progresser dans l’apprentissage et la performance. Être conscient de ses biais, c’est se donner les moyens d’évoluer, de mieux se comprendre et de mieux accompagner les autres.

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Les biais cognitifs, ces filtres invisibles
Détecter les biais cognitifs invisibles
Repérer les schémas mentaux subtiles

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